Présenté à Cannes en 2021, Evolution est un œuvre sous forme de triptyque en un seul film, saisissant à la fois sur le fond et la forme. Il est question d’identité et de judéité dans ce film du réalisateur Kornél Mundruczó et de sa compagne scénariste Kata Wéber, tous deux figures de la scène théâtrale et cinématographique hongroise.
Depuis la libération en 1945 des camps de déportés juifs hongrois par l’armée polonaise jusqu’aux questionnements d’un jeune adolescent dans l’Allemagne contemporaine, Evolution suit des moments-clés de la vie de ses trois protagonistes installés en Allemagne: la grand-mère Eva (Lili Monori), sa fille Lena (Annamária Láng) et le petit-fils Jónás (Lena Goya Rego).
Si la première partie – tournée en un seul plan-séquence et démuni de dialogues – est un conte surréaliste édifiant sur les crimes perpétrés par les nazis, les deuxième et troisième parties – plus loquaces – confrontent les générations d’une même famille sur leurs identités juives et les traumatismes transmis d’une génération à l’autre.
La forme théâtrale – voire expérimentale – de cette œuvre atypique peut déconcerter et même laisser penser qu’elle prend trop le dessus sur le fond, d’ailleurs passionnant, d’Evolution. Il reste des questionnements et des thèmes malheureusement toujours d’actualité: l’antisémitisme latent dans nos sociétés, déjà ancré dans une jeunesse pourtant cosmopolite.
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