Présenté au Festival de Cannes en mai 2022 et auréolé du Prix du Jury ex-aequo avec EO de Jerzy Skolimowski, Les Huit montagnes est une adaptation du roman-fleuve de Paolo Cognetti, Prix Médicis étranger en 2017. Le film coréalisé par Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen suit le chemin de deux amis, l’un venu de la ville, Pietro (Luca Marinelli, vu dans l’excellent Martin Eden, 2019), l’autre pur produit de la montagne, Bruno (Alessandro Borghi).
Les deux gamins se retrouvent tous les étés dans les Alpes jusqu’au jour où, jeune homme, Pietro rompt avec son père (Filippo Timi). A la mort de ce dernier, les amis devenus trentenaires renouent et réalisent le rêve du père: reconstruire la vieille bâtisse isolée, accessible uniquement à pied ou à cheval et située au-dessus du village de Grana.
Les superbes prises de vues des Huit montagnes, réalisées dans le Val d’Aoste, sont l’un des seuls moments captivants de ce long film qui rate, pour notre plus grand désarroi, son ambition: la quête de sens qu’éprouve l’Homme devant la majestuosité des massifs. Au lieu d’une réflexion sur notre condition d’homme, aussi bien chez le père que chez les deux amis qui cherchent une place dans notre société, le duo de réalisateurs nous embarque dans un récit trop conventionnel et maladroit, notamment dans la première partie – les deux garçons à 12 ans – totalement inutile.
Malgré tout, le spectateur restera séduit par les images à couper le souffle des Huit montagnes, par le parti pris de la musique du Suédois Daniel Norgren et par l’étrange mal-être qui se dégage du personnage de Bruno, admirablement interprété par Alessandro Borghi.
Laisser un commentaire