Anne (Léa Drucker), une brillante avocate pénaliste, a une liaison avec le fils de son mari, Théo (Samuel Kircher). Lorsque la vérité éclate, Anne nie farouchement.
Cela faisait dix années que la cinéaste Catherine Breillat n’avait pas tourné pour le cinéma. Elle revient dans les salles obscures avec une œuvre glaciale parfaitement interprétée par un trio d’acteurs: Léa Drucker, Olivier Rabourdin et l’étonnant Samuel Kircher. Avec un sujet évidemment transgressif – la liaison amoureuse entre un mineur et sa belle-mère quadragénaire -, la réalisatrice dissèque un milieu, la bourgeoisie, et une femme mûre face à ses contradictions. Spécialisée en droit de la protection de l’enfance, Anne semble retrouver avec son jeune amant les émois de la passion adolescente. Femme marquée d’une blessure de l’enfance, Anne est désormais tiraillée entre une sexualité réveillée et la morale.
Récit passionnant et dérangeant, Catherine Breillat filme ses protagonistes sans le moindre jugement mais en mettant à jour leurs ambiguités. Si Léa Drucker est absolument magistrale en femme froide et calculatrice, Samuel Kircher – frère de Paul Kircher découvert dans Le Lycéen (Chrisophe Honoré, 2024) – excelle dans le rôle d’un Tadzio du XXIe siècle, comme sorti de Mort à Venise (Luchino Visconti, 1972).
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