La face cachée de la Chine, c’est celle que nous décrit, avec une violence désespérée, « A Touch of Sin » le film de Jia Zhang-Ke. A l’heure d’un capitalisme galopant, les laissés-pour-compte – et ils sont nombreux – n’acceptent plus le pillage des richesses d’une élite et l’écœurant étalage des nouveaux riches. C’est ainsi que les quatre protagonistes du film, qui ont en commun un furieux désespoir, vont « faire leur révolution » . Par les armes ou par le sacrifice.
Rarement le portrait de la Chine de l’intérieur aura été aussi violemment dénoncé: les buildings en constructions côtoient les bidonvilles, les provinciaux migrent vers les grandes villes pour des emplois précaires et dégradants, les possédants s’organisent en mafia criminelle… Bref, le tant vanté « miracle économique » de la Chine en prend pour son grade.
« A Touch of Sin » est un film étrange. D’un côté, il alterne des scènes de pure violence qui nous rappellent les séries B vengeresses ainsi que les films ensanglantés de Brian de Palma. De l’autre, il nous plonge dans un drame social à la limite du documentaire. Le spectateur doit accepter ces variations de genres et de rythmes, au risque de ne pas du tout rentrer dans ce (trop) long film à la réalisation étourdissante.
Jia Zhang-Ke a choisi pour ce film courageux (va t-il sortir sur les écrans chinois?) d’excellents comédiens dont Zhao Tao qui était à l’affiche de la très belle « Petite Venise ».
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