Février 1971. Gilles (Clément Métayer) et ses camarades lycéens ont fait leur » Mai 68 » dans la capitale lors d’émeutes menées par des groupuscules de gauche. Les tensions s’apaisent, les vacances d’été approchent mais leur esprit contestataire reste indemne. Pour la lumineuse Christine (Lola Créton), qui ne cache pas son attirance envers Gilles, la conscience politique et le combat sont une révélation. Laure (Carole Combes), le vrai amour de Gilles, noie quant à elle sa mélancolie dans les paradis artificiels. Enfin, c’est sur les routes du mythique Orient que s’aventureront Alain (Félix Arnaud) et Leslie (India Salvor Menuez).
Olivier Assayas aborde dans « Après Mai » le passage à l’âge adulte à travers une expérience commune de révolte, comme il l’avait magnifiquement esquissé dans le trop méconnu « L’Eau froide » (1994), où deux adolescents (Virginie Ledoyen et Cyprien Fouquet) prenaient d’autres chemins, plus fiévreux, que la société des années 1970 leur imposait. Le réalisateur était adolescent au début des années 1970, c’est avec une fine analyse et le recul de dizaines d’années plus tard, qu’il décrit les mouvements d’une jeunesse qu’il a vécut. Ces quelques mois d’une unique expérience de groupe va marquer ces jeunes adultes et les forger à jamais.
Le cinéaste plonge le spectateur dans un récit tumultueux et langoureux. Depuis Paris jusqu’en Italie, sur l’île ensoleillée de Procida, en passant par la France rurale, les corps encore maigres, de ces adolescents s’attirent, se déchirent et s’initient aux expériences amoureuses. Assayas a trouvé en Clément Métayer, l’interprète de Gilles, un jeune homme sensible et lucide. L’autre révélation est Carole Combes qui donne à Laure une étrange détresse. Enfin, Lola Créton, son visage lumineux et ses grands yeux, déjà à l’affiche du très sensible « Un amour de jeunesse« , confirme son immense talent.
A mesure que le film avance, Mai 68 et les années de lutte s’évaporent. La révolte s’apaise chez les uns, se radicalise chez d’autres. Gilles quant à lui a grandi. Après mai est un très beau portrait de la jeunesse, tel un roman d’apprentissage.
Laisser un commentaire