Chris (Vicky Krieps) et Tony (Tim Roth) arrivent en résidence sur l’île de Farö où vécu le réalisateur Ingmar Bergman. Le couple de cinéastes profite de cet endroit inspirant pour s’atteler à leurs projets d’écriture respectifs. Chris n’arrive pas à arriver au bout de son projet, tandis que Tony, plus âgé que sa compagne, enchaîne les pages. Pourtant, Chris va petit à petit – en intégrant une part de sa propre expérience – créer une histoire romanesque et poignante.

Mia Hansen-Løve nous avait laissé en Inde avec son beau film Maya (2018) pour aujourd’hui nous retrouver en Suède et plus précisément dans le décor qui a servi à de nombreux films d’Ingmar Bergman qui y est d’ailleurs enterré. L’ombre du cinéaste, qui a tourné six films à Farö – À travers le miroir (1961), Persona (1966), L’Heure du loup (1968), La Honte (1968), Une passion (1969) et Scènes de la vie conjugale (1972) – plane évidemment dans Bergman island. Mais la cinéaste prend une voie tout à fait personnelle pour observer les doutes existentiels et amoureux de ses protagonistes. Elle inclut un film dans le film qui suit Amy (Mia Wasikowska) et Joseph (Anders Danielsen Lie), un ancien couple qui se retrouve lors du mariage à Farö d’une de leurs amies.

Les retrouvailles, les amours et les doutes d’Amy et Joseph sont finement observés; Mia Wasikowska y est poignante. Actrice sensible, elle irradiait Restless (2011), Jane Eyre (2012) ou Maps of the stars (2014). Cette partie de Bergman Island renvoie à Un Amour de jeunesse (2011) de la cinéaste, superbe récit mélancolique porté par Lola Créton. Décidément, Mia Hansen-Løve sait nous toucher droit au cœur. Avec délicatesse et sensibilité.