En 2013, alors que le président François Bozizé vient d’être destitué, une violente guerre civile ensanglante la république centrafricaine qui voit les miliciens chrétiens antibakalas et musulmans sélékas s’entre-tuer. Au cœur de ce conflit, la photojournaliste free-lance Camille Lepage, arrivée à Bangui au mois d’octobre 2013, couvre l’événement et se lie d’amitié avec des jeunes du pays. Le 12 mai 2014, Camille, qui accompagne des miliciens antibakalas, est tuée d’une balle dans la tête au cours d’une embuscade proche de la frontière camerounaise. Elle n’avait que 26 ans.

Le film écrit par Boris Lojkine raconte les derniers mois de la jeune française, passionnée tant par son métier que par l’Afrique – elle venait de couvrir le conflit au Sud-Soudan. Ne reculant devant aucun des dangers grandissants, Camille entend crier au monde l’horreur fratricide qui frappe un pays dont l’intérêt des médias semble nul.

Le réalisateur mêle à son récit tourné en Centrafrique des reportages d’archives et, surtout, des photos prises par Camille Lepage elle-même. C’est ce qui donne la force magnifique au film dont le traitement effectué par Boris Lojkine est d’une finesse et d’une sobriété exemplaires. Sans tomber dans les travers d’un biopic sur fond de guerre, le cinéaste interroge son héroïne sur le rôle du journaliste et les limites de son engagement. Dans le rôle de Camille Lepage, l’actrice Nina Meurisse est poignante.