Pascal Bonitzer aime les les petits grains de sable qui s’immiscent dans la vie bien tranquille de ses bourgeois de protagonistes. C’était le cas avec l’excellent « Petites coupures » avec Daniel Auteuil et, déjà, Kristin Scott-Thomas. Cette fois, c’est le quotidien morne de Damien (Jean-Pierre Bacri), professeur de civilisation chinoise en couple avec l’intrigante Iva (Kristin Scott-Thomas) qui va basculer à cause d’une lâcheté dont il a fait preuve à l’égard d’Aurore (Isabelle Carré). Lâcheté qu’il va tenter de rattraper par tous les moyens et qui va le révéler, notamment aux yeux de son égocentrique de père (Claude Rich).
L’affiche du film réalisée par Floc’h illustre bien le puzzle qu’essaie de reconstituer, tant bien que mal, Damien pour reprendre la main sur sa conscience, sur son couple en déliquescence, sur son fils pré-adolescent… Dans ce petit monde très parisien et très bourgeois (le couple habite face à l’église Saint-Vincent-de-Paul, rue La Fayette), les tourments amoureux ou existentiels de ces protagonistes pourraient agacer. Mais ici, la plume de Pascal Bonitzer, la réalisation soignée et dynamique, les rebondissements nombreux font la force de ce surprenant et agréable « Cherchez Hortense ».
Et les comédiens, Jean-Pierre Bacri en tête qu’on n’avait pas vu depuis « Avant l’aube » , jouent parfaitement la partition que Pascal Bonitzer leur a écrite.
Et puis il y a ce face à face inouï entre Jean-Pierre Bacri et Claude Rich, deux visages en plan serré , à quelques centimètres l’un de l’autre. Le fils ( Bacri ) « assommé » par la révélation de la bi sexualité assumée de son monstrueux père ( Rich ). En quelques secondes deux immenses comédiens, au sommet de leur art, filmés et montés avec une maîtrise absolue .Un instant de pur plaisir cinématographique !