A Los Angeles, le « cascadeur », un homme taiseux au passé mystérieux, arrondi ses fins de mois en transportant des malfrats pour commettre leur hold-up. Il s’éprend un jour s’éprend de sa voisine de palier…
Annoncé à grands renforts de critiques les plus dithyrambiques les unes que les autres, « Drive » est effectivement un polar noir comme on les aime: un héros solitaire mène une vie sans histoire lorsqu’un grain de sable (une femme, bien sûr!) dérègle cette mécanique bien huilée. Cet homme impassible, c’est l’étoile montante du cinéma US, Ryan Gosling, belle gueule et carrure musclée. La femme, c’est Carey Mulligan, également en tête d’affiche du cinéma indépendant américain. Ces deux-là étaient fait pour se rencontrer. Autour d’eux, une belle panoplie de « gueules » évolue dont Ron Perlman (l’inoubliable moine Salvatore de « La Guerre du feu » de Jean-Jacques Annaud) et Albert Brooks.
Le talent incontestable du réalisateur danois Nicolas Winding Refn (« Pusher », « Bronson ») est noyé par une esthétique beaucoup trop prononcée. Ralentis et musique omniprésente alourdissent considérablement ce brillant film. A force, on se croirait dans un clip de musique électro… Et pourtant, la bande-son de Cliff Marinez est superbe, de même que les morceaux électro-pop devenus cultes comme « Nightcall » de Kavinsky, « A real hero » de College et « Under your spell » de Desire.
On ressort de « Drive » bluffé par la mise en scène et les images pénétrantes (dont la scène de vengeance au bord d’une plage) mais un peu décontenancé par cette forme ultra-stylisée qui maquille certains vides scénaristiques…