Italie, fin des années 1960. Un charismatique et autoritaire chef de la section criminelle (Gian Maria Volonte) assassine sa maîtresse, Augusta Terzi (Florinda Bolkan), lors d’un jeu sexuel. Se croyant au-dessus des lois et totalement intouchable, il va tout mettre en œuvre pour orienter l’enquête sur lui…
Ce film du cinéaste de « La Classe ouvrière va au paradis » et de l’inédit « Les Jours comptés » est une remarquable satire des gens de pouvoir, qui l’exercent de façon incontrôlée, parfois jusqu’à la folie. La caméra d’Elio Petri, fluide et mobile, le montage rythmé ainsi que la musique d’Ennio Morricone (qui rappelle par moment le Clan des Siciliens) font que le spectateur est pris, avec son personnage, dans un tourbillon pervers et schizophrène.
Interprété par un magistral et hallucinant Gian Maria Volonte (l’inoubliable interprète du « Christ s’est arrêté à Eboli », entre autres chefs d’œuvre), ce film déroutant et jubilatoire d’Elio Petri passe du polar à la comédie névrotique avec une remarquable profondeur, la psychanalyse n’étant jamais loin.
Le choix des décors compte également dans le film d’Elio Petri: autant l’univers de l’antre érotique d’Augusta est confiné, dans un appartement aux vitraux et fresques de style Art Nouveau, autant le lieu de travail du Dottore est froid et lugubre: le commissariat n’est fait que de béton, depuis les parkings jusqu’aux terrasses, les murs intérieurs d’une blancheur clinique rappellent davantage l’hôpital.
Un film totalement fou, porté par un des plus grands acteurs du cinéma italien.
« Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon » a reçu l’Oscar du meilleur film étranger en 1970.
Ci-dessus: l’affiche originale française d’Enquête sur un citoyen au dessus-de tout soupçon.
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