Tiré d’une pièce de l’auteur libanais Wajdi Mouawad, Incendies narre l’histoire, entre Québec et Proche-Orient, d’un frère et d’une sœur jumeaux qui découvrent le terrible secret de leur mère récemment décédée. Ils apprennent ainsi l’existence d’un père et d’un frère, du temps où leur mère vivait encore au Proche-Orient en guerre.
Plusieurs histoires sont imbriquées les unes dans les autres pour narrer ce récit complexe: d’abord celle de la mère (extraordinaire Lubna Azabal), jeune femme chrétienne dans un pays en guerre, qui, après avoir été répudiée par sa famille et avoir assistée aux horreurs de la guerre, s’engage dans une milice. Ensuite, quelques années après, celle de ses enfants (Mélissa Désormeaux-Poulin et Maxim Godette), devenus adultes à la recherche de leurs origines. Ils seront accompagnés dans leur escapade par l’ami de la famille, un sympathique notaire (Rémy Girard).
Le cinéaste Denis Villeneuve réussit, avec d’habiles flash-backs, à rendre fluide un récit compliqué, étalé dans le temps et à cheval entre plusieurs pays. Sa réalisation est efficace, les images vraiment superbes. Le film est porté sur les épaules de deux femmes: Lubna Azabal, d’abord. Très crédible, elle assure à l’écran une présence rare, même dans des moments parfois casse-gueules comme dans les geôles. Ensuite, il faut reconnaître que Mélissa Désormeaux-Poulin, qui rappelle Juliette Binoche, joue un jeu tout en retenue et en sensibilité.
Incendies est une œuvre dénonciatrice et engagée. Parfois un peu trop didactique, le film aurait mérité d’être davantage suggestif. Mais ceci ne retire en rien les qualités de ce film fort, poignant et très maîtrisé.
Incendies a été tourné en partie au Liban et en Jordanie. Les paysages y sont magnifiques.
Mélissa Désormeaux-Poulin rappelle Juliette Binoche, tant dans son jeu que dans son physique.
Lubna Azabal est une très grande actrice: elle porte littéralement ce grand film.
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