Sorti sur les écrans en 1970, La Vie privée de Sherlock Holmes fut l’un des échecs malheureux du grand Billy Wilder (1906-2002). Pourtant, cette jouissive comédie d’aventures qui revisite le mythe du personnage imaginé par Conan Doyle est d’une audace et modernité à toute épreuve.
Dans une malle qui renferme les archives du célèbre détective, le docteur Watson (Colin Blakely), comparse et biographe officiel de Holmes (Robert Stephens), avait consigné une de leurs aventures jamais révélée au public. Et pour cause: si les écrits relatent le caractère déroutant du détective – colérique, misogyne et cocaïnomane – et présentent le docteur en coureur de jupons, ils relatent la possible homosexualité de Holmes face à l’insistance d’une célèbre danseuse, Madame Petrova (Tamara Toumanova)…
Les aventures de ce Holmes « déconstruit » et qui devaient dans le projet original mutilé par les studios compter quatre épisodes, se poursuivent avec Madame Valladon (Geneviève Page), jeune femme amnésique, sauvée des eaux de la Tamise, et dont le mari a mystérieusement disparu. L’enquête de Holmes amène le trio à Inverness, en Ecosse, et en particulier dans un château sur les bords du lac Loch Ness.
Avec son scénariste attitré I. A. L. Diamond, Billy Wilder joue magistralement avec les clichés du célèbre détective qui résout malgré lui (!) l’énigme de la disparition de Valladon. Avec des dialogues fins, une mélancolie surprenante – la scène finale d’adieu à l’ombrelle -, une superbe musique de Miklos Rosza et un sens du rythme digne d’une bande dessinée de Hergé, Billy Wilder offre avec sa Vie privée de Sherlock Holmes une œuvre pleine de panache et d’humour.
Rendez-nous Billy Wilder!
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