Marseille, 1815. Injustement accusé de conspiration bonapartiste contre le roi Louis XVIII, Edmond Dantès (Pierre Niney), fraîchement nommé capitaine du Pharaon, est arrêté le jour de son mariage avec Mercédès Herrera (Anaïs Demoustier). Enfermé à la prison du château d’If, il ne parvient à s’y échapper qu’au bout de 14 ans, grâce à un autre codétenu, l’abbé Faria (Pierfrancesco Favino). Avant de mourir, ce dernier lui a révélé l’existence d’un trésor sur l’île de Montecristo. De retour à Paris, celui qui se fait désormais appeler le Comte de Monte-Cristo prépare sa terrible vengeance contre une trahison organisée.

Après les deux épisodes à succès des Trois Mousquetaires : D’Artagnan et Milady (Martin Bourboulon, 2023), le duo de producteurs Jérôme Seydoux (Pathé) et Dimitri Rassam (Chapter 2) convoque de nouveau Alexandre Dumas pour, cette fois, une nouvelle adaptation de son chef d’œuvre romanesque. En faisant appel pour cette nouvelle réalisation aux deux scénaristes du précédent diptyque, ils poursuivent l’esprit d’une superproduction à la française faite d’un casting impérial, de superbes décors naturels et d’un rythme effréné qui alterne les scènes d’action et d’émotion.

La grande réussite du Comte de Monte-Cristo version 2024, c’est d’avoir conserver l’esprit du roman à feuilletons de Dumas en proposant un grand film d’aventures, à la fois populaire et exigeant. Les rebondissements foisonnent, le suspense opère et les acteurs bénéficient d’un fort capital sympathie pour le fougueux héros (Pierre Niney qui trouve ici son grand rôle) et d’une détestation jubilatoire pour le trio de traitres incarnés par les excellents Patrick Mille, Laurent Lafitte et Bastien Bouillon. Les personnages féminins ne sont pas en reste – la toujours impressionnante Anamaria Vartolomei (vue dans le récent Maria dans le rôle de Maria Schneider) et la toujours impeccable Anaïs Demoustier.

Si les effets de caméra auraient pu être mieux tempérés et la musique de Jérôme Rebotier un peu moins omniprésente, Le Comte de Monte-Cristo demeure un vrai spectacle de cinéma d’un duo de réalisateurs – Matthieu Delaporte et Alexandre De La Patellière – sur lequel il faudra désormais compter.

Et Monte-Cristo très justement réhabilité comme un véritable superhéros à la fois vengeur et romantique, dont le premier amour est disparu à jamais.