La jeune et pétillante Ann Walton (Mala Powers), comptable dans une entreprise, vient d’accepter la demande en mariage de son compagnon Jim (Robert Clarke). Un soir alors qu’elle sort de son travail, Ann est suivie par un homme qui l’agresse sexuellement. Traumatisée, la jeune femme ne réussit pas à surmonter cette épreuve malgré le réconfort de ses parents, l’engagement de Jim et les médicaments prescrits par le médecin. Pour se reconstruire, Ann s’enfuit.
Tournée en 1950 par Ida Lupino, actrice et réalisatrice, « Outrage » est une oeuvre puissante qui suit une femme traquée par le traumatisme et la douleur. Débutant comme un terrifiant polar, « Outrage » vire au drame psychologique lorsque la jeune femme s’engage, aidée par le pasteur Bruce Ferguson (Tod Andrews), vers la voie de la renaissance.
« Outrage » porte une dimension terriblement actuelle quand, des décennies plus tard et à l’heure du #metoo, les femmes subissent encore et toujours le machisme et les violences de certains hommes incapables d’envisager l’égalité entre les sexes. La force du film d’Ida Lupino, outre sa réalisation efficace, ses cadres superbes et son sens de la narration, est d’introduire un regard psychanalytique dans la reconstruction de son personnage principal. Quant à l’actrice Mala Powers, à la beauté juvénile fanée par la trauma, elle offre la saisissante interprétation d’une femme blessée mais debout.
Peu diffusée sur le grand écran, cette oeuvre issue des studios de la RKO, restaurée par Lobster Films et distribuée par Théâtre du Temple, se révèle indispensable.
Ci-dessus: Outrage à l’affiche de la Filmothèque du Quartier Latin à Paris.
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