Depuis les côtes de Juliénas jusque dans le bordelais, Jean (Gérard Depardieu) et son fils Bruno (Benoît Poelvoorde) sillonnent la France des vignobles. C’est l’occasion pour ces deux agriculteurs de se retrouver et d’envisager l’avenir de l’exploitation familiale.
Le couple Depardieu-Poelvoorde s’était déjà croisé au cinéma dans l’excellent film de Safy Nebbou « L’Autre Dumas » en 2009. Ici, le duo de cinéastes grolandais Benoît Delépine et Gustave Kevern retrouve l’acteur de « Mammuth » pour une escapade libertaire qui a des faux airs des films de jeunesse de Bertrand Blier.
« Saint Amour » est un film truculent qui rend hommage aux travailleurs de la terre – les paysans – contrariés dans ce contexte économique difficile et dans une crise de vocations sans précédent. Les femmes jouent ici un rôle salvateur pour nos deux compères beaucoup trop tournés vers la bouteille, mais est-ce pour palier justement à un manque de tendresse féminine? De toutes générations et de tous âges, ces femmes s’appellent Andréa Ferréol (qui retrouve Gérard Depardieu après « Le Dernier métro » de François Truffaut) , Izia Higelin (éclatante dans « La Belle saison » ), Chiara Mastroianni (vue dernièrement dans « 3 Coeurs » et « Les salauds » ) , Ana Girardot (superbe dans « Le Beau monde » ) , Solène Rigot (la jeune actrice montante vue dans « La Belle vie » et « Renoir » et surtout « Tonnerre » ) et la magnétique Céline Salette (fascinante dans « L’Apollonide » ).
Les cinéastes anars se sont entourés d’une bande de loufoques qui ajoutent le patte au ton décalé de « Saint Amour » : Michel Houellebecq, hilarant dans le rôle d’un propriétaire de de chambres d’hôtes et l’excentrique Sébastien Tellier qui a mis en musique le film.
Entre saynète comiques parfois un peu poussives et moments plus dramatiques, les cinéastes offrent aux spectateurs un petit vent de liberté dans le cinéma français.
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