Alice (Ana Girardot), une jeune fille d’un quartier populaire de Bayeux, « monte à Paris » réaliser son rêve: intégrer une école de broderie et embrasser cette profession d’art qui la fascine depuis le plus jeune âge. C’est aussi dans la capitale qu’elle va connaître l’amour fou avec Antoine (Bastien Bouillon), un jeune photographe issu d’un milieu à l’opposé du sien.
« Le Beau monde » est, contrairement à ce qu’il laisse entendre, davantage un film sur un premier amour, passionné et douloureux, qu’une confrontation radicale entre deux milieux sociaux contraires. Doux et charmant, le film de Julie Lopès Curval rappelle le joli « Un Amour de jeunesse » de Mia Hansen-Love (la jeune héroïne interprétée par Lola Creton évoluait quant à elle dans le milieu de l’architecture): il s’écoule tendrement et voit les deux protagonistes grandir, souffrir (l’attente d’Alice la brodeuse pour son « chevalier » est magnifique) et devenir adultes.
Cruel par le regard de la mère d’Antoine (Aurélia Petit, excellente), le milieu bourgeois n’est néanmoins pas caricaturé, il est au contraire adouci par Harold (Sergi Lopez), un ami parfumeur « qui vient du même monde » qu’Alice. Mais les origines sociales d’Alice demeurent, en particulier venant de la mère et de la soeur d’Antoine: la jeune femme restera toujours cette petite provinciale, rencontrée dans une patisserie, qui tricote de jolis pull-over…
Ana Girardot, beauté gracieuse aux grands yeux de biche, confirme sa belle présence depuis « Simon Werner a disparu…« : sensible, douce et sans les minauderies des actrices de sa génération. Bastien Bouillon est la révélation du « Beau monde », une excellente surprise de Julie Lopes Curval.
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