Blue jean, chemisier blanc, cheveux de jais et moue boudeuse… Elle aurait pu s’appeler Charlotte G., mais elle répond au prénom de Suzanne L. Comme l’héroïne du film A nos amours de Maurice Pialat dont l’affiche orne la chambre de l’adolescente. Suzanne (Suzanne Lindon) s’ennuie au lycée comme dans les « boums » (une appellation tellement années 80). Lors des trajets vers son lycée, Suzanne passe devant le théâtre de l’Atelier et tombe sous le charme de Raphaël (Arnaud Valois), de vingt ans son aîné. Une amourette naît entre les deux rêveurs…
La première réalisation de Suzanne Lindon – 21 ans – fait l’effet d’une bluette où les maladresses sont estompées par le charme du film et de son héroïne, une presque adulte et encore enfant, une lolycéenne pour reprendre Serge Gainsbourg. D’ailleurs, et c’est tout son charme, le film semble ancré dans le Paris de la fin du siècle dernier où quand on ne sirote pas une grenadine, on danse sur Les Marionnettes de Christophe. Avec des parents d’une infinie tendresse (Frédéric Pierrot et Florence Viala) et une grande sœur (Rebecca Marder) occupée par ses amours, notre petite parisienne cherche son grand amour adolescent. Il est tendre, naïf et dansant. Comme le film de Suzanne Lindon.
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