Le succès, à la fois critique et public, de « Skyfall » mérite qu’on s’y attarde: l’agent 007 opère en effet, sous l’impulsion du cinéaste Sam Mendès, un retour aux sources fidèle à l’esprit du célèbre agent britannique. Ni gadgets délirants, ni scènes extravagantes dans « Skyfall »: l’agent 007 est sobre, droit voire rigide, non sans être doté d’un humour plutôt cassant. A l’instar de « Casino Royale » (2006), le premier de la série interprété par Daniel Craig, ce dernier opus vient également fouiller dans la vie privée du héros, plus particulièrement dans son enfance. Ce qui fait du personnage de « Skyfall », malgré sa corpulence plutôt athlétique, un James Bond beaucoup plus humain que les précédents.
Le réalisateur de « Skyfall », Sam Mendès, avait déjà mis en scène des films plutôt noirs comme « Les Noces rebelles« . Ce James Bond-là est également sombre: son personnage, usé et vieillissant, semble lâcher prise et douter de lui comme de sa hiérarchie (toujours une parfaite interprétation de Judy Dench alias M). Côté action, on n’est pas en reste: de la Turquie, en passant par Shanghai, Macao (superbes scènes dans un gratte-ciel puis dans un casino flottant) et sur les terres d’Écosse du futur agent, « Skyfall » est fidèle à la tradition et évite judicieusement l’overdose technologiques des blockbusters actuels. Un scénario plein de rebondissements nous entraîne vers un méchant, forcément, incarné ici par Javier Bardem, qui a opté pour une chevelure peroxydée (Christopher Walken portait la même tignasse bonde dans « Dangereusement vôtre »).
Daniel Craig endosse parfaitement, une fois de plus (la dernière?), le costume de 007. Viril, musclé, toujours très porté sur les femmes (Bérénice Marlohe et Naomie Harris sont délicieuses), il est un peu la version moderne et athlétique de Sean Connery. « Skyfall » est efficace et spectaculaire, tout en restant fidèle au film d’espionnage et au héros déjà cinquantenaire à l’écran.
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