Laure, une pré adolescente, joue à se faire passer pour un garçon lorsqu’elle emménage avec sa famille dans une nouvelle résidence. Elle s’introduit dans une bande d’enfants et vit avec eux les derniers jours de l’été avant la rentrée des classes.
Après le très remarqué « Naissance des Pieuvres« , qui traitait aussi de l’identité sexuelle d’adolescentes, la réalisatrice Céline Sciamma signe ici un deuxième très beau film. Très troublant aussi. Jamais racoleur, son film aborde un thème délicat avec beaucoup de pudeur et de finesse.
La jeune actrice Zoé Héran est stupéfiante dans son personnage pris malgré elle dans un jeu identitaire qui la trouble. Elle est entourée d’une bande de jeunes acteurs aussi naturels les uns que les autres; saluons à ce propos la remarquable direction d’acteurs. Mathieu Demy et Sophie Cattani (qui était déjà remarquable dans « Je suis heureux que ma mère soit vivante« ) en parents aimants complètent une distribution juste.
L’atmosphère de « Tomboy » n’est jamais oppressante: même si la chaleur de l’été s’y ressent et qu’un nouveau-né est attendu au sein du foyer, il y règne une ambiance rarement ressentie au cinéma. Les décors géométriques des appartements et de la résidence, qui contrastent avec la forêt voisine et ses plans d’eau, y sont certainement pour quelque chose. Comme dans « Naissance des Pieuvres », c’est Para One qui s’est attelé à la musique du film de Céline Sciamma: elle y est moins présente mais tout aussi aérienne.
Vous l’aurez compris. « Tomboy » s’inscrit dans le meilleur du cinéma: suggestif et délicat.
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