« Under the silver lake » commence brillamment comme dans « Fenêtre sur cour » d’Alfred Hitchcock et finit sa course en un insipide nanar d’anticipation. Entre temps et durant les 2h12 de son film, le cinéaste David Robert Mitchell aura transporté son héros, et ses spectateurs avec, dans un Hollywood désacralisé, inquiétant et grotesque.

Sam (Andrew Garfield, aperçu dans « Silence » de Scorsese) est un trentenaire falot et nonchalant. Avec ses jumelles, il observe nager dans la piscine de sa résidence une délicieuse incarnation, blonde et charnelle. Il ne s’agit pas de Marilyn Monroe mais de Sarah (Riley Keough) dont il tombe évidemment sous le charme. Le jour où Sarah disparaît, Sam se met à enquêter tel un privé dans le milieu de la jeunesse dorée de L.A.

Avec ses multiples références cinématographiques et son jeu de piste à travers Hollywood, « Under the silver lake » devait être le film le plus jouissif de l’été. Mais le soufflé retombe malheureusement lors de la seconde partie du film, interminable et brouillonne. Dommage, car David Robert Mitchell possède un réel talent en suivant son anti-héros dans de fascinantes soirées ou dans les entrailles de la Cité des anges, tout en pointant le milieu du cinéma, machine à rêves qui attire des jeunes gens en quête de célébrité et d’argent.