A Cannes où elle vit et étudie, Naïma vient de fêter ses seize ans. La jeune femme profite de ses deux mois de vacances d’été pour accompagner Sofia, sa grande cousine parisienne en villégiature, dans les boîtes de nuit de la Côte d’Azur. Libérée, hédoniste et attirée par le luxe à portée de main, Sofia entraîne Naïma sur le yacht d’un riche collectionneur brésilien. Une autre vie, facile, insouciante s’ouvre à l’adolescente, dont la mère travaille dans l’un des grands hôtels de la ville.
Le film de Rebecca Zlotowski débarque sur les écrans emprunt d’une odeur de souffre, du fait qu’une des deux interprètes principales n’est autre que l’ancienne escort-girl Zahia Dehar. Il serait dommage de n’évoquer que le passé de la mannequin tant la jeune femme est une véritable révélation. Avec son phrasé précieux et sa beauté plastique hyper-sexuée, Zahia Dehar imprime la pellicule avec force. Même, une certaine tristesse et lassitude de la vie se dégagent de Sofia.
Sous les dehors affriolants et sensuels d’une chronique estivale qui suit la jeune Naïma dans le milieu de la nuit, « Une Fille facile » est une réflexion cinglante, violente et désespérée sur le fossé économique grandissant entre les classes possédantes et les travailleurs pauvres.
Après les excellents « Belle Epine » et « Grand central« , Rebecca Zlotowski confirme la maîtrise de son art: un scénario travaillé, une image superbe et une grande direction d’acteurs. A cet effet, Benoît Magimel est stupéfiant de sensibilité et de désillusions en homme à tout faire de son « ami » milliardaire.
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