Zaneta est une jeune femme tchèque, mère d’un enfant en bas âge et compagne d’un homme aimant. Tous deux sont en quête d’un emploi. Mais Zaneta est une « noire » , comprenez une gitane. Et en république Tchèque comme dans le reste de l’Europe, il ne fait pas toujours bon d’appartenir à la communauté des Roms.
On a fait le parallèle entre Zaneta et Rosetta, cette jeune femme belge filmée par les frères Dardenne en 1999. Il est vrai que les deux héroïnes sont des battantes infatigables, prêtes à tout pour s’insérer et se construire dans notre monde de violence sociale.
Le réalisateur Petr Vaclav esquisse ce beau portrait de femme avec en toile de fond la communauté gitane que son héroïne à la fois rejette et trouve refuge. Car, parmi les siens, il est parfois facile de tomber dans l’illégalité et Zaneta souhaite coûte que coûte s’intégrer, quitte à accepter un emploi d’habitude destiné aux personnes handicapées.
Le constat est terrible dans le film de Petr Vaclav: les Roms sont bien les oubliés de l’Europe. Victimes de discriminations et de racisme, la communauté se replie sur elle-même. Le cinéaste ne brosse pourtant pas un portrait de victimisation des gitans: ils trouvent également une part de responsabilité, notamment dans la délinquance qui les empêche d’être acceptés de leurs compatriotes.
Porté par la belle et sauvage Klaudia Dudova, « Zanetta » est un magnifique parcours initiatique qui met en scène une palette de femmes et d’hommes, qui jouent souvent leur propre rôle, dans un style entre documentaire et fiction.
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