Johnnie To, on le sait, est le maître incontesté du polar d’aujourd’hui, comme l’était en son temps Jean-Pierre Melville auquel « Vengeance » fait souvent référence. Costello (Johnny Hallyday, surprenant de sobriété), héros solitaire et fatigué, est à la recherche des meurtriers de sa famille.

La première partie de ce film-ovni (ce genre de films d’Hongkong peut rebuter) est virtuose: la rencontre entre Costello et ses acolytes est brillante et cocasse. Le soufflé retombe un peu dans la deuxième partie lorsque le héros ère sur une plage (scène onirique belle et kitsch à la fois). Même si pour le spectateur français, l’image du chanteur est difficile à oublier, Johnny Hallyday nous livre une belle prestation.

Le toujours brillant Johnnie To a l’art et la manière de filmer Hongkong sous la pluie (magnifique scène de Costello seul sous une nuée de parapluies), sous les balles de revolver, sous tous les angles. Souvent avec humour: le cinéaste ne s’est jamais pris au sérieux. Toujours avec brio: une réalisation hyper-maîtrisée et des trouvailles scénaristiques (un vengeur confronté à sa mémoire). Le héros est entouré, pour notre plus grand bonheur, des fidèles et charismatiques acteurs fétiches du réalisateur: Simon Yam et Anthony Wong Chau-Sang.

Oubliez Hollywood et bienvenue dans l’œuvre de Mister To.