Quand la jolie Thelma quitte son village natal pour entamer ses études à l’université d’Oslo, d’étranges crises d’épilepsie l’atteignent alors qu’elle se surprend à désirer Anja, une camarade de classe. Thelma, issue d’une famille croyante et au catholicisme rigoriste, découvre durant ses spasmes un douloureux passé enfoui. Il est temps pour la jeune femme d’entamer le passage à l’âge adulte et d’assumer pleinement sa sexualité.
On connaît principalement le réalisateur norvégien Joachim Trier pour son beau film « Oslo, 31 août », une adaptation somptueuse d’un récit de Pierre Drieu La Rochelle, « le Feu-Follet » édité en 1931.
Avec « Thelma », le cinéaste surprend ses aficionados en embrassant un genre cinématographique plutôt casse-gueule que seuls de grands cinéastes savent manier: le thriller fantastique.
Joachim Trier est justement un artiste de talent. En mêlant à son scénario des éléments relatifs à une sexualité refoulée et à des croyances religieuses contraignantes, Joachim Trier hypnotise, aidée par une brillante réalisation, son cinquième long-métrage de fiction.
L’image est d’une beauté prodigieuse, les plans savamment étudiés: la caméra zoomant depuis le ciel sur la cour de l’université pour suivre Thelma est un des très réfléchis plans parmi les nombreux autres que jalonnent « Thelma ».
Entre « La Féline » de Jacques Tourneur pour les sentiments homosexuels refoulés, et « Mulholland Drive » de David Lynch pour irrépressible amour voluptueux et le conte fantastique, les sources d’inspiration de Joachim Trier sont évidentes. La musique tout aussi hypnotisante que celle d’un Angelo Badalamenti est signée Ola Flottum.
Le film est porté par deux actrices à la beauté fascinante: Eili Harboe et Okay Kaya. Voir leur corps évoluer dans des espaces froids (une piscine, des appartements, une boîte de nuit, un hall d’opéra…) relève d’une chorégraphie cinématographique.
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