Les « Provinciales » d’Etienne se prénomment Lucie, Valentina ou encore Annabelle. Ces jeunes femmes donnent le souffle nécessaire au jeune lyonnais débarquant dans la capitale. Etudiant à la prestigieuse école de cinéma La Femis, Etienne vit les errements amoureux, les souffrances créatives mais aussi les liens d’amitié qui feront son apprentissage vers le monde adulte.
Cinéaste exigeant et subtil, Jean-Paul Civeyrac narre dans « Mes Provinciales » un récit vraisemblablement autobiographique dont le titre est emprunté à une oeuvre des Pascal traitant de la morale. Très ancré dans notre monde contemporain, « Mes Provinciales » adopte cependant un style littéraire délicieusement désuet. A l’instar d’un Philippe Garrel avec ses récits portant sur les souffrances amoureuses dans un lumineux noir et blanc, le cinéaste du magnifique « Ni d’Ève, ni d’Adam » (1996) offre un film passionnant sur les années d’apprentissage de jeunes adultes.
« Mes Provinciales », à travers une interprétation juste de jeunes et lumineux acteurs, est une ode à l’amitié et aux passions amoureuses. Les liens qu’Etienne (la révélation Andranic Manet) tisse avec Jean-Noël (Gonzague Van Bervesselès) et Mathias (Corentin Fila vu dans le dernier Téchiné) dessinent les traits qui feront le futur cinéaste.
On retrouve parmi les jeunes femmes qui aimeront et quitteront Etienne une troupe de jeunes actrices épatantes parmi lesquelles la piquante Jenna Thiam qu’on avait croisé dans « Salaud, on t’aime » et « L’Indomptée » , Sophie Verbeeck rencontrée dans « A trois on y va » et Diane Rouxel découverte dans « La Tête haute« .
« Mes Provinciales » est un film précieux, comme nos vingt ans.
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