Une époustouflante leçon de cinéma par un grand cinéaste italien, Marco Bellocchio. Il y a d’abord l’histoire, vraie et méconnue de cette femme, Ida Dalser, maîtresse et mère du fils aîné de Benito Mussolini, qui vouera sa passion et sa vie au Duce. Bellocchio, avec finesse, dessine une liaison tumultueuse mais vouée à l’échec lorsque la Grande Histoire s’en mêle. Et que le Dictateur prend la place de l’amant.
Avec un sens du montage incroyable, des insertions d’images d’archives, un rythme flamboyant, le cinéaste réussit de conter, sans mélo, la passion en ces temps tourmentés. La réalisation de « Vincere » est brillante: les savants plans de Marco Bellocchio suivent au plus près les protagonistes et sont dignes des grands maîtres du cinéma, tels Akira Kurosawa.
La très flamboyante partition musicale de Carlo Crivelli, aux influences de Leonard Bernstein, et celle de Philip Glass ajoutent un rythme épique au film, sans jamais l’alourdir. Filippo Timi, qui joue Mussolini, est excellent sans tomber dans l’imitation. Et Ida Dalser, c’est la belle Giovanna Mezzogiorno qui l’incarne: cette actrice, qui déjà illuminait « Juste un Baiser » n’a jamais été aussi rayonnante et convaincante.
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