Pour les dix-huit ans de Giulia, une grande fête familiale réunit le clan et les amis autour de la figure paternelle, Claudio. C’est lors de cette soirée que la cadette Chiara découvre les activités illicites de son père au sein de la ‘Ndrangheta. S’opposant au mutisme de sa propre famille, l’adolescente en quête de vérité se met à la recherche de son père, parti mystérieusement à l’issue de la soirée.
Le réalisateur Jonas Carpignano a posé sa caméra en Calabre, dans la ville portuaire de Gioia Tauro. A travers les yeux de Chiara (Swamy Rotolo), le cinéaste observe l’emprise de la mafia calabraise au sein de la cellule familiale. Cherchant à comprendre et à protéger son père, la jeune femme s’engage vers la voie de sa propre liberté.
S’ouvrant par une longue scène de banquet digne d’un film de Michael Cimino, le personnage principal d’A Chiara est interprété par une actrice bouleversante de vérité, Swamy Rotolo. Avec ses grand yeux noirs et sa farouche détermination, Chiara est l’inoubliable héroïne de ce film profondément romanesque, bien qu’il soit ancré dans une réalité sociale démystifiée. Un thème qui rappelle, entre autres, Lea (2016) de Marco Tullio Giordana qui suivait une mère de famille en rupture avec son clan mafieux.
L’originalité du récit tient également dans l’entourage de Swamy Rotolo: c’est en effet sa propre famille qui apparaît à l’écran, ce qui trouble quelque peu la frontière entre fiction et documentaire. En suivant au plus près son héroïne, dans sa famille, au lycée ou dans ses pérégrinations, A Chiara est une magnifique ode d’une fille à son père.
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