Elle s’appelle Léa. Durant son adolescence, cette flamboyante jeune femme issue d’un petite village de Calabre s’est épris de Carlo, un ami de son frère. Parents d’une petite Denise, le couple commence à se déliter à cause des activités criminelles de Carlo. Léa décide de fuir avec sa fille.

« Léa » est inspiré de la vie de Léa Garofalo, assassinée en 2009 par la mafia parce qu’elle a voulu dénoncer son clan. De la Calabre jusqu’à la Lombardie où le couple s’installe, on suit le combat de cette femme et de sa fille, cette dernière grandissant et agissant en justice contre sa famille après le meurtre de sa mère. Denise fut soutenue par l’association Libera, dirigée par un prêtre, qui entendait libérer les femmes de mafieux du carcan familial dans lequel elles étaient enchaînées.

Le cinéaste Marco Tullio Giordana, à qui on doit un autre film de la mafia « Les Cents pas » (2000) et la passionnante saga en deux parties « Nos Meilleures années » (2003), propose ici un film honnête, sans flamboyance ni artifices, qui s’attache au destin de son héroïne désespérée Léa. Cette dernière, une femme menue et énergique, est magnifiquement interprétée par Vanessa Scalera une actrice qui sort des stéréotypes de femmes italiennes. C’est ici une madame tout-le-monde, travailleuse et mère aimante, sauf qu’elle ne peut plus supporter un compagnon qui a juré fidélité et soumission à la ‘Ndrangheta, cette organisation criminelle qui s’est largement étendue hors de sa Calabre d’origine.