Malgré la précarité de sa vie en France, Amin subvient aux besoins de sa famille restée dans son village du Sénégal. Ouvrier sur des chantiers de construction, son quotidien est partagé entre ses interventions sur différents sites et le foyer installé aux portes de Paris. Une histoire d’amour naît entre Amin et Gabrielle, une mère célibataire rencontrée lors du chantier de sa maison.

Avec ce récit simple, le cinéaste Philippe Faucon questionne avec subtilité et finesse l’immigration, un sujet qui cristallise nos sociétés contemporaines. Mieux, le réalisateur du magnifique « Fatima » (2015) pose un beau regard humaniste. Il situe son film à la fois dans le pays d’accueil des travailleurs étrangers et leurs pays d’origine, fait parler les exilés aussi bien que ceux restés au pays – les femmes en particulier.

Avec un récit succinct, fait d’épure et de silences, Philippe Faucon en raconte davantage que beaucoup de littérature sur ces exilés, forcés de quitter leurs pays, parfois sur de simples radeaux, pour rejoindre un Occident lui-même en crise.

Moustapha Mbengue et Emmanuelle Devos sont d’une justesse et d’une beauté rares.