Le nouveau Jaoui/Bacri, c’est un peu comme les millésimes dans le vin: il y en a d’exceptionnels et d’autres un peu moins marquants. Au Bout du conte possède, certes, de belles qualités mais reste un peu fouillis: on y trouve de tout comme des scènes mémorables mais aussi des petites longueurs.
Une série de personnages vont s’entrecroiser: depuis Laure, une jeune fille rêveuse (Agathe Bonitzer, magnétique), en passant par Pierre un sexagénaire forcément irascible (Jean-Pierre Bacri, toujours parfait) qui fait le point sur sa vie, Marianne une comédienne ratée (Agnès Jaoui), Sandro un jeune homme amoureux et bègue (Arthur Dupont un peu exaspérant tout de même), Maxime un séducteur (Benjamin Biolay, excellent)… et tant d’autres! Dont Eric (Laurent Poitrenaux, venu du théâtre, très présent).
Le film de Jaoui reprend quelques scénettes de contes enfantins, comme ceux des frères Grimm. Il y a un petit Chaperon Rouge qui est aussi une Blanche-Neige, une belle-mère qui cherche l’immortalité, un Prince charmant qui perd son soulier…Tout ça est assez bien vu et s’entremêle assez joyeusement. Les dialogues du couple Jaoui / Bacri sont toujours aussi hilarants, même si les meilleurs s’inscrivent dans de courtes scènes qui ont parfois du mal à s’insérer dans l’histoire du film. On suit ainsi les pérégrinations des uns et des autres, alors qu’un recentrage sur le personnage de Pierre et celui de Laura – les personnages opposés les plus intéressants – aurait été le bienvenu.
La perle du film s’appelle Agathe Bonitzer, fille de Pascal Bonitzer, réalisateur et scénariste qui nous a récemment livré Cherchez Hortense. Sa fragilité et sa sensibilité rappellent une certaine Charlotte Gainsbourg, en plus rousse bien sûr… Une actrice sensuelle à la beauté atypique à suivre, vraiment.
On ressort tout de même conquis par cette petite troupe fofolle et attachante!
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