Après Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait (2020), Emmanuel Mouret nous revient avec un nouveau marivaudage dans lequel se seraient télescopés Eric Rohmer et Woody Allen. Ici, le cinéaste remploie Vincent Macaigne dans le rôle de Simon, père de famille pris dans le tourbillon de l’adultère avec la pétillante Charlotte (Sandrine Kiberlain). Si les règles du jeu sont posées d’emblée entre les deux amants – ne pas tomber amoureux – la complicité et l’attachement vont rapidement prendre le dessus.

Emmanuel Mouret filme les corps qui se découvrent, qui s’aiment et qui se manquent le temps de quelques mois d’une liaison tendre et affectueuse. Filmé à Paris – au Musée d’Art Moderne, à l’hôtel Lancaster et au cinéma l’Escurial – et dans une campagne printanière, Chronique d’une liaison passagère est avant tout une comédie où les situations et les dialogues insufflent un vent salvateur et libérateur.

C’est aussi et surtout un film féministe où la femme n’est pas reléguée au second plan; au contraire, les deux héroïnes Charlotte puis Louise (lumineuse Georgia Scalliet) décident de leurs vies amoureuse et sexuelle. Emmanuel Mouret réussit sa chronique amoureuse, jamais mièvre et toujours rafraîchissante, faisant de ses protagonistes des héros du XXIè siècle, à l’heure où l’obscurantisme n’a pour vocation que se soumettre les femmes.

Si Vincent Macaigne reprend son rôle d’amoureux pataud qu’on lui connaît, Sandrine Kiberlain et la révélation Georgia Scalliet sont les héroïnes magiques de cette œuvre attachante et drôle.

Critique de Chronique d'une liaison passagère d'Emmanuel Mouret

Ci-dessus: Vincent Macaigne, Sandrine Kiberlain et Georgia Scalliet.