Près de la frontière mexicaine, un homme marche dans la boue en trainant derrière lui un cercueil. Vêtu de noir, habile à la gâchette, les yeux bleus perçants, c’est homme c’est Django (Franco Nero). Le mystérieux cowboy, qui arrache Maria (Loredana Nusciak), une belle prostituée, des griffes de bandits mexicains, revient au pays pour y assouvir sa vengeance. Son but? Tuer le sanglant major Jackson (Eduardo Fajardo), assassin de son ancienne compagne.
Deux ans avant son chef d’œuvre Le Grand silence (1968) et la même année que Le Bon, la Brute et le Truand de son compatriote Sergio Leone, le spécialiste du cinéma bis Sergio Corbucci réalise ce western transalpin remis au goût du jour en 2012 par le remake de Quentin Tarantino.
Western à la sauce spaghetti tourné en Espagne, Django se démarque des films de genre par une violence radicale, incarnée par le major Jackson, suprémaciste qui a pour jeu favori d’abattre comme des lapins les prisonniers mexicains. Assez jubilatoire et malgré une réalisation qui manque quelque peu de virtuosité, Sergio Corbucci appelle aux instincts binaires des spectateurs: un « gentil » charismatique et belle gueule confronté à un « méchant » sadique et cruel. Et ça marche! Le tout dans des paysages de désolation et porté par la musique de Luis Bacalov.
Moins noir que Le Grand silence et mettant en scène un héros qui rappelle franchement le jeune Clint Eastwood de la même époque, le film de Sergio Corbucci est un pur spectacle de cinéma de quartier qui ressort en salles grâce à Carlotta Films dans une version restaurée.
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