On n’attendait pas forcément André Téchiné sur un sujet de société aussi sensible que la radicalisation de jeunes pour des théories islamistes. Le cinéaste de « Nos années folles » (2017) revient avec son actrice fétiche Catherine Deneuve dans le rôle d’une grand-mère confrontée à l’endoctrinement de son petit-fils (Kacey Mottet-Klein) en partance pour la Syrie. Le subtil cinéaste retrouve également sa région natale, le Sud-Ouest qu’il avait si bien filmé dans son magnifique « Les Égarés » (2003) et qui est ici lumineuse.
Dans « L’Adieu avant la nuit » – titre sublime – André Téchiné ne déroule pas une thèse qui expliquerait pourquoi un jeune homme s’engouffre dans une doctrine morbide. Avec sa scénariste Léa Mysius, qui avait réalisé l’excellent « Ava » , André Téchiné, à travers un scénario riche et une mise en scène fluide, propose des possibilités d’explications qui permettraient – ou pas – de comprendre le rejet de nos valeurs d’un jeune désespéré.
C’est surtout le combat d’une femme, incarnée avec émotion par Catherine Deneuve, qui rend « L’Adieu à la nuit » si puissant. Voir cette grand-mère pied-noire combattre le funeste projet de son petit-fils et de sa petite amie (Oulaya Amamra), malgré le déchirement que cela lui procure, est tout l’objet de la subtile fiction proposée par le cinéaste qui évite ainsi le film à thèse. A cet effet, Catherine Deneuve, qui retrouve André Téchiné pour la huitième fois, est poignante d’émotion.
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