Entre 1942 et 1943, les activités de Philippe Gerbier (Lino Ventura), chef de la Résistance, entre Paris, Lyon, Marseille et Londres.
Près de vingt-cinq ans après sa parution, Jean-Pierre Melville (1917-1973) adapte fidèlement L’Armée des Ombres de Joseph Kessel (1898-1979) en y mêlant ses propres souvenirs d’ancien résistant gaulliste. En cette année 1969, il confie à Lino Ventura le rôle de Gerbier, ingénieur dans le civil, le rôle d’un chef-résistant entouré de ses fidèles lieutenants, parmi lesquels Félix (Paul Crauchet) et Jean-François (Jean-Pierre Cassel). Une femme, Mathilde (Simone Signoret), se distingue par son organisation et son sang-froid. Le grand patron Luc Jardie (Paul Meurisse) suit de loin et de plus près les dilemmes auxquels sont confrontés ses femmes et hommes de l’ombre.
Durant près de 2h20, Jean-Pierre Melville immerge le spectateur au cœur d’un groupe de résistants, trahis, dénoncés, traqués mais mus par la volonté commune de libérer leur pays du joug de l’occupant nazi. Avec ce récit haletant à la froideur clinique qui se déroule sur quelques mois, le cinéaste filme la Résistance dans une intrigue qui privilégie le quotidien de ses protagonistes plutôt que les grands effets effets spectaculaires.
Passionnant, émouvant et excellemment interprété avec une sobriété rare par d’immenses comédiens, L’Armée des ombres ressort en version restaurée en 4K par Studiocanal, que Carlotta distribue, et qui rend un hommage superbe au libérateurs de la France. La musique originale d’Eric Demarsan – le seul compositeur de musique qui a accompagné Melville à deux reprises – reste longtemps en tête.
L’Armée des ombres sort à Paris le 12 septembre 1969 au George V, au Marivaux et au Bretagne.
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