Deux femmes aux conditions sociales opposées, Alma (Isabelle Huppert) et Mina (Hafsia Herzi), font connaissance lors de visites à la prison de Bordeaux où leurs maris respectifs sont incarcérés. Une amitié s’installe entre les deux personnalités.
Après avoir exploré en 2022 la face sombre de l’homme dans Bowling Saturne, Patricia Mazuy renoue des portraits psychologiques avec sa Prisonnière de Bordeaux. Dans cette comédie dramatique, la cinéaste retrouve, près de vingt ans plus tard, Isabelle Huppert qu’elle avait fait tourner dans Saint-Cyr (2000). L’actrice, qui incarne ici la grande bourgeoise Alma, reforme avec Hafsia Herzi le duo récemment initié par André Téchiné dans Les Gens d’à côté (2024).
A mi-chemin entre la comédie sociale et le thriller, La Prisonnière de Bordeaux explore les difficultés de ses deux héroïnes – psychologique pour l’une et matérielle pour l’autre – enfermées dans la solitude. Malgré leurs milieux socio-économiques aux antipodes, ce duo improbable va trouver une forme de sororité. Jamais lisse, la cinéaste y intègre une revanche sociale d’une noirceur absolue: la trahison en forme de lutte des classes.
Dans ce film féministe où l’espérance et le déterminisme sont ancrés dans la terre, Patricia Mazuy offre tout de même une petite lueur d’un accomplissement.
Les deux actrices, géniales, portent avec excellence cette La Prisonnière de Bordeaux, mis en musique par le compositeur qui monte, Amine Bouhafa, qui avait déjà assuré la bande originale Le Sommet des Dieux (Patrick Imbert, 2021) et Le Temps d’aimer.(Katell Quillévéré, 2023).
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