Pour son deuxième long-métrage après le puissant « Valse avec Bachir », le cinéaste israélien Ari Folman propose une version audacieuse, intense et insolite du mythe de Faust sur fond de studios hollywoodien en déclin. Robin Wright, qui joue ici son propre rôle (?), voit sa carrière cinématographique morose à l’approche de ses 45 ans. Élevant seule ses deux enfants dans un ancien hangar au bout d’un aéroport, son agent Al (génial Harvey Keitell) lui propose de se faire « scanner » par les studios Miramount. De vendre son corps et son âme au puissant Jeff (Danny Huston).
Cette nouvelle méthode permettra aux acteurs du 7ème Art déclinant de céder leur droit à l’image aux grands studios qui pourront ainsi faire jouer leurs avatars dans n’importe quel rôle de n’importe quel film… Sombre prédilection que nous propose Ari Folman qui, avec « Le Congrès », lance un SOS, certes confus dans sa deuxième partie, mais assez fascinant. Une des plus belles scènes du film restera longtemps dans nos mémoires: celle où Robin Wright se fait scanner, jouant puis vivant les émotions lorsque Al lui remémore leurs jeunes années.
Divisé en deux parties, dont une en animation, « Le Congrès » est un voyage qui touchera les spectateurs, s’ils veulent bien y adhérer et ne pas forcément y chercher une explication rationnelle, et les transportera vers l’émotion d’une mère à la recherche de son fils. La musique de Max Richter, qui avait déjà accompagné « Valse avec Bachir » et qui devient LE compositeur dont on parle (« Lore » , « La Religieuse » , etc.), est une pure merveille de sensibilité et d’émotion.
« Le Congrès » est enfin une ode à Robin Wright, quelques mois après son rôle dans le film d’Anne Fontaine « Perfect Mothers ».
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