A Saint-Claude dans le Jura, Aymeric (Karim Leklou) rencontre Florence (Laetitia Dosch), enceinte de six mois. Intérimaire dans des sociétés de services, le trentenaire s’installe avec Florence et le nouveau-né, Jim, qu’il élève comme son propre fils. Quelques années plus tard, Christophe (Bertrand Belin), le père biologique de Jim, refait surface et rompt le fragile équilibre de la famille.

Adapté du roman de Pierric Bailly (P.O.L., 2021), Le Roman de Jim s’inscrit dans une veine subtilement mélodramatique par les réalisateurs Arnaud et Jean-Marie Larrieu qui, au passage, ont installé leur caméra dans le Jura – ils avaient déjà quitté leurs Pyrénées pour les Alpes enneigées dans L’Amour est un crime parfait (2014).

Sur une vingtaine d’années, les frères cinéastes – fidèles à l’écrit de l’auteur – suivent leur héros Aymeric, incarnation d’un homme d’aujourd’hui: une douceur féminine, un refus de la violence, un destin qui se laisse porter. C’est l’excellent Karim Leklou, déjà puissant dans Goutte d’or (Clément Cogitore, 2023) qui joue avec talent ce « premier père » en découvrant et vivant une paternité de substitution. Jusqu’à la cassure provoquée le départ de la famille et sa rencontre avec

Dans ce récit poignant, Le Roman de Jim pose la question de la paternité et des rapports filiaux dans notre société où la cellule familiale classique ne ressemble plus aux schémas séculaires: mère célibataire, père de substitution, séparation et refus d’avoir des enfants (pour le personnage joué par Sara Giraudeau)  d’enfanter. En suivant Aymeric dans ses années de vie familiale – avec et sans son fils -, les frères Larrieu offrent une œuvre sensible et belle.