Elena (Marta Nieto), la quarantaine approchant, vit et travaille dans une station balnéaire des Landes. Dix années auparavant, la jeune femme originaire d’Espagne a perdu son jeune fils sur la grève, là où l’océan Atlantique charrie sa houle et sa colère. Désormais en quête du fils disparu, elle croise sur la plage du Vieux-Boucau un adolescent (Jules Porier) qui pourrait être son fils.
Comme dans un thriller, le cinéaste Rodrigo Sorogoyen commence son récit par une scène éprouvante – un long plan-séquence – entre une mère et son fils, par téléphone interposé. Le film se poursuit durant toute sa durée en pénétrant l’âme de cette femme rongée par la douleur. La renaissance de la belle Elena se fera par la rencontre avec le jeune Jean et le début d’une amitié ambiguë.
D’une beauté formelle indéniable, « Madre » est incarné par l’actrice Marta Nieto qui porte dans son long corps sec la tristesse enfouie et l’impossible oubli de son héroïne. Entourée d’acteurs impeccables, dont Anne Consigny, Alex Brendemühl et Frédéric Pierrot, le film est illuminé par la présence du jeune Jules Poirier, tel un androgyne sorti de « Mort à Venise » de Luchino Visconti.
« Madre » est le récit beau et intérieur d’un travail de deuil, transcendé par les palpitations d’un cœur comprimé.
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