Lorsque Janis (Penélope Cruz) et Ana (Milena Smit) se rencontrent dans la maternité madrilène où elles viennent d’accoucher, les deux mères célibataires voient leurs vies bouleversées. Janis, photographe reconnue de quarante ans, mène en parallèle avec Arturo (Israel Elejalde), le père de son enfant, un combat pour exhumer près du village familial le charnier contenant les cadavres d’opposants à la dictature de Franco.
Le cinéaste septuagénaire, auréolé du succès de sa belle et dernière oeuvre en forme de bilan Douleur et gloire (2019), revient avec un film poignant qui évoque également une page sombre de l’histoire nationale sous le régime dictatorial de Franco.
Pedro Almodóvar possède ce génie d’entremêler des sujets forts – la mémoire, la maternité, l’identité – sous une forme follement romanesque. Traumas individuels et traumas collectifs se croisent comme se rencontrent les trois protagonistes qui voient leur destin à jamais liés.
Avec une mise en scène dépouillée et toujours aussi brillante, Pedro Almodóvar s’est assagi. Son scénario, parfois prévisible, est d’une impeccable finesse et sa direction d’acteurs – d’actrices en particulier – reste toujours aussi parfaite. Si Penélope Cruz est sublime dans ce rôle de mère quadragénaire, la jeune Milena Smit convainc totalement en jeune femme perdue à la recherche d’une mère, d’une amie et d’une amante.
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