Dans sa maison en Bourgogne, Michelle (Hélène Vincent) reçoit pour les vacances de la Toussaint sa fille Valérie (Ludivine Sagnier) et son petit-fils Lucas. Si les relations entre les deux femmes sont exécrables, la grand-mère se passionne pour l’adolescent. Au cours d’un repas, Valérie est prise d’un malaise à la suite d’un plat de champignons préparé par sa mère…
Après Mon crime (2023), François Ozon a choisit d’adapter un scénario original qu’il a écrit avec Philippe Piazzo. Si le début du film suit les journées apaisées d’une retraitée dans son refuge bourguignon – au coin du feu, dans le potager ou à la messe -, l’intrigue sous la forme d’un thriller s’installe dès lors que sa fille débarque. On comprend que la fragile jeune femme – formidable Ludivine Sagnier – éprouve un ressentiment profond et violent envers sa mère.
Famille, je vous hais. Etude cinglante sur la cellule biologique, le cinéaste aux vingt-quatre films installe une atmosphère de suspicion sur fond de passé mal digéré. Si les deux mères – Michelle et son amie Marie-Claude (Josiane Balasko) – reconnaissent « qu’avec nos gosses, on a tout raté », leurs enfants respectifs Valérie et Vincent (Pierre Lottin), ce dernier sortant de prison, constatent que leurs mères « toxiques » les ont « bousillé ».
Entre comédie macabre et enquête policière à la Cluedo, Quand vient l’automne confirme le talent de François Ozon qui parvient à faire douter le spectateur sur la nature de ses protagonistes: Michelle est-elle la grand-mère idéale? Valérie est-elle la victime autoproclamée? Vincent est-il la mauvaise graine? Tel un psychanalyste, le réalisateur y répond en brouillant subtilement les messages et en y intégrant une étonnante part de surnaturel.
Assurément, Quand vient l’automne est une nouvelle bonne récolte d’un cinéaste sans cesse en quête de renouvellement. Au casting, le trio d’actrices – Hélène Vincent, Josiane Balasko, Ludivine Sagnier – est épatant. Mention spéciale au voyou repenti interprété par le génial Pierre Lottin.
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