Septembre 1951 : auréolé du Lion d’or à la Mostra de Venise, le monde découvre Rashōmon du cinéaste Akira Kurosawa. Quelques mois plus tard, le douzième film du cinéaste de L’Ange ivre reçoit l’Oscar d’honneur du meilleur film étranger en 1952. Régulièrement projeté sur le grand écran, notamment via Films Sans Frontières, le film qui a fait révélé aux yeux du monde le cinéma nippon ressort enfin dans une version restaurée en 2K par l’intermédiaire du distributeur Potemkine.
D’une grande beauté formelle et d’une puissante force narrative, Rashōmon raconte un faits divers – l’assassinat d’un homme dans une forêt – à partir de quatre points de vues différents. Qui a tué le samouraï Tashehiro (Masayuki Mori) alors qu’il traversait les bois en compagnie de sa jeune femme Masago (Machiko Kyō) ? Devant le tribunal, le bucheron qui a découvert le corps donne sa version des faits. Puis c’est au tour du présumé coupable, le bandit Tajomaru (Toshirō Mifune), suivi de Masago. Le spectre de Tashehiro est également convoqué à travers la medium Miko (Noriko Honma).
Dans une forêt étouffante, mystérieuse, sensuelle et assassine, le spectateur est hypnotisé par ce récit incroyable, que nous compte en flash-back les deux témoins, le bucheron et le bonze, à l’abri d’une pluie diluvienne sous la Porte de Rasho. Les mouvements magistralement chorégraphiés dans cette végétation contrastent avec la simplicité des plans fixes de tribunal, dont on ne voit aucun juge et dont on n’entend aucune de leurs questions. Le tout est hypnotisé par la superbe musique de Fumio Hayasaka et sa célèbre version revisitée du Boléro de Ravel.
Un des plus grands films de l’histoire du cinéma à découvrir – ou à redécouvrir – exclusivement dans une salle de cinéma!
Ci-dessus: Toshirō Mifune et Machiko Kyō.
Ci-dessus: Machiko Kyō et Masayuki Mori.
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