Trente ans après sa sortie en salle, le chef d’œuvre romantique de Roman Polanski ressort au cinéma en version remastérisée. L’adaptation de Tess d’Urberville du beau roman de Thomas Hardy édité en 1891, est un film-clé dans l’œuvre du cinéaste. Sous ses faux airs de parfaite adaptation littéraire, Tess recèle de thèmes que le réalisateur a longtemps expérimentés: les rapports de classes, les relations maître-esclave, le trouble sexuel, les destins contrariés, etc.
Teresa Durbeyfield (Nastassja Kinski) est l’aînée d’une famille pauvre de paysans du Dorset, dans l’Angleterre du 19ème siècle. Apparentée à une riche famille, les d’Urberville, elle se rend chez ses nouveaux cousins pour y travailler et, malgré ses résistances, se laisse séduire par Alec (Leigh Lawson), le fils aîné. Le destin de l’ingénue jeune femme bascule à tout jamais lorsqu’elle se laisse transporter par ce séducteur invétéré.
Tess, c’est d’abord la beauté éblouissante de Nastassja Kinski, âgée de 17 ans seulement au moment du tournage. Sa sensualité, dès le début du film avec la très belle scène de danse champêtre, illumine l’écran. Jeune femme naïve et orgueilleuse, Tess est incarnée avec une maturité surprenante par l’actrice. Dans une Angleterre baignée de lumière brute au fil des saisons, Tess s’enfonce irrémédiablement dans son tragique destin.
C’est l’immense Philippe Sarde, le compositeur des musiques des films de Claude Sautet et des plus grands cinéastes des années 1970 et 1980, qui dévoile une partition puissante et romantique. Car Tess est un grand film romantique et désespéré: la jeune femme, marquée par son destin, ne pourra jamais vivre un amour tant souhaité pour Angel Clare (Peter Firth). Ce jeune bourgeois épris de marxisme et de retour à la terre, succombant aux charmes de la jeune paysanne, sera l’unique amour de Tess.
Laissez-vous emporter par ce film âpre mais d’une grande beauté de Roman Polanski.
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