Voyage à deux (Two for the road) est sorti sur les écrans français « en couleurs et en Panavision » en septembre 1967. Ce film de Stanley Donen, spécialiste des comédies musicales, reste quelques dizaines d’années plus tard d’une étonnante modernité. Si le délitement du couple est certes un sujet universel qui inspire un grand nombre nombre d’auteurs, le traitement en forme de puzzle qu’en fait le cinéaste de Charade (1962), qui mêle à travers de multiples flash-back la comédie et la nostalgie, est virtuose.
Entre Joanna (Audrey Hepburn) et Mark (Albert Finney), la menace d’un divorce plane. Parents d’une petite Caroline, les deux époux se sont rencontrés quelques années plus tôt sur les routes de France. Avec leurs caractères aux antipodes l’un de l’autre – elle est espiègle, lui est arrogant – ils forment pourtant un couple attachant et vivant. Mais le mariage, la vie professionnelle et les aventures extraconjugales mettent à mal le profond attachement qu’ils éprouvent l’un pour l’autre.
Comédie douce-amère et romantique qui traverse les années 1960 avec les marqueurs de son époque – le style vestimentaire, les automobiles – et qui prévoit le règne dévastateur de l’argent-roi, Voyage à deux est illuminé par la beauté d’Audrey Hepburn. Tour à tour étudiante, amoureuse, désespérée et malgré elle adultérine, l’actrice multiplie les compositions aux côté du frustre Mark, incarné par Albert Finney. A leurs côtés, on trouve les français Claude Dauphin (Casque d’Or, 1952) et Georges Descrières, l’inégalé Arsène Lupin (1971-1974).
Le réalisateur et son scénariste Frederic Raphael décryptent les affres du couple qui, malgré un épanouissement grâce à une sexualité décomplexée, se heurte à l’influence des éléments extérieurs: ambition professionnelle, vacuité de l’entourage, etc. Générique de Maurice Binder, partition musicale d’Henry Mancini, robes de Paco Rabanne… on ne résiste pas au voyage vintage que nous offre ce petit joyau du cinéma.
Ci-dessus: Voyage à deux à l’affiche du cinéma Mac-Mahon.
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