La vie quotidienne et presque banale de la solitaire Anne (Sandrine Kiberlain), suivie pas à pas dans ses gestes, ses errements et ses quelques rencontres. Anne cache en elle une lourde douleur.
Le film d’Yves Caumon, sensible réalisateur d' »Amour d’enfance », accompagne son personnage presque anesthésié et insensible, jusqu’au jour où un volatile entre dans son appartement. Ce petit oiseau qu’elle va mettre en cage et tenter d’apprivoiser va petit à petit l’emmener vers la lumière.
Pourquoi cette femme est-elle si amorphe? Si éteinte? Sans dévoiler l’intrigue, « L’Oiseau » est un lent et sensible film sur le retour à la vie d’une femme, Anne, interprétée avec douleur et grâce par Sandrine Kiberlain qui trouve ici peut-être son rôle le plus abouti. Trois hommes tentent de la comprendre, de pénétrer cette âme éteinte: Raphaël (Clément Sibony), Marc (Bruno Todeschini) et Claude (Serge Riaboukine). Si le personnage de Raphaël est plutôt facile à cerner, on aurait aimer que le réalisateur nous dévoile davantage celui de Claude, d’autant plus qu’il est interprété par un toujours aussi imposant Serge Riaboukine. Les trois acteurs sont tous parfaits atours de la lumineuse Sandrine Kiberlain.
Dans la solitude de son appartement et de son lieu de travail, Anne est comme enfermée dans cet environnement glauque et sombre. Mais la lumière se fait sentir au fur et à mesure qu’Anne émerge de sa torpeur: la campagne sur Sud-Ouest, les bords de la Garonne, l’océan proche de Bordeaux…
Sous ses aspects douloureux et parfois oppressants, « L’Oiseau » est un magnifique portrait de femme en reconstruction.
> Voir l’article sur l’avant-première de « L’Oiseau » au cinéma Max Linder à Paris.
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