Il y a un côté frères Coen – époque « Blood simple » – dans « Blue ruin », le deuxième film de Jeremy Saulnier. Avec son faux air de Droopy, Dwight le héros du film (Macon Blair, génial) est un vengeur amateur et maladroit qui attend, depuis près dix ans, la sortie de prison de l’assassin de ses parents.
Voilà le spectateur embarqué dans la Virginie profonde où il suit Dwight dans sa traque bricolée, morbide et jubilatoire d’une famille violente et dégénérée (on pense bien sûr à « Délivrance » de John Boorman mais aussi au surprenant « Winter’s bone » qui révéla l’actrice Jennifer Lawrence). Cassant tous les codes du héros vengeur, le cinéaste, par ailleurs brillant chef opérateur, plonge son héros dans un thriller à la tension permanente, ponctuée de touches d’humour très noir.
Avec une belle mise en scène et un scénario aux multiples rebondissements, « Blue ruin » est certainement la pépite du cinéma indépendant américain tant attendue face à la déferlante des blockbusters qui inondent les salles de cinéma.
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