A New-York de nos jours, Lillian, la vingtaine et sans le sou, décide de rentrer dans sa Russie natale. Pour ne dépendre de personne, la jeune femme choisit sur la carte des Etats-Unis la ligne la plus droite pour atteindre l’Alaska puis le détroit de Bering. Munie d’un simple balluchon, la solitaire et sauvage jeune femme chemine à travers les routes goudronnées, les chemins de terre, les sentiers désertiques et les forêts pour rejoindre sa terre.
Le documentariste et photographe Andreas Horvath, dont c’est le premier film de fiction, tombe un beau jour sur le récit incroyable de Lillian Alling, une jeune femme qui partit à pieds de New-York en 1926 pour atteindre la Sibérie. Le cinéaste autrichien reprend l’épopée de Lillian et la situe dans l’Amérique d’aujourd’hui, celle désabusée et méfiante de Donald Trump. La plasticienne polonaise Patrycja Planik joue – et vit – cette expérience de la vie de Lillian. Sans pratiquement aucun dialogue, « Lillian » nous emmène dans un monde fermé, recentré sur lui, hostile où rares sont les êtres bienveillants et ouverts.
Artiste protéiforme, Andreas Horvath, outre son sens de la caméra et de ses plans grandioses, a composé la musique de « Lillian », une symphonie envoûtante et inquiétante. Comme le chemin sans but de son héroïne auquel ce magnifique film est dédié.
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