David Graham a vingt-quatre heures pour sauver son fils Alec, condamné à mort pour le meurtre de sa petite amie Agnes Cole. Ce crime, Alec ne l’a pas commis – l’auteur du présent article ne dévoile nullement l’intrigue puisque le spectateur connaît d’emblée l’assassin dès la première et magistrale séquence du film. C’est donc un père sur le retour qui entreprend, pour le sauver, de trouver la preuve irréfutable qui fera rouvrir le dossier par les autorités judiciaires.
Plus qu’un polar dont les codes seraient totalement revisités, « Temps sans pitié » est une lutte contre la montre d’un père – trop longtemps absent et tout juste sorti de cure de désintoxication – pour retrouver celui dont il ne s’est jamais occupé. Un temps pour la rédemption donc, d’un père – magistralement interprété par Michael Redgrave – qui porte en lui toute la culpabilité du devoir délaissé et de la paternité brisée, amplifiés par les vapeurs alcooliques lorsque l’addiction resurgit.
Véritable tragédie shakespearienne dont l’issue finale est stupéfiante de symbolique sacrificielle, « Temps sans pitié » bénéficie d’un scénario à rebondissements multiples et d’un montage d’une efficacité redoutable. La bande musicale de Tristram Cary, qui rappelle celles des grands films à suspense mis en musique par le grand Bernard Herrmann, ajoute à la torture psychologique que vit un homme jouant, pour la dernière fois, son rôle de père.
Ressortie par Carlotta en version restaurée, « Temps sans pitié » ajoute, après la ressortie de l’étrange « Cérémonie secrète », une nouvelle oeuvre à la redécouverte du cinéaste américain, connu et reconnu pour « The Servant » et « Mr. Klein« .
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