Lorsque Jin, chauffeur de VTC sans papiers acculé de dettes auprès de la mafia chinoise, rencontre la belle Naomi, strip-teaseuse, les deux âmes solitaires se découvrent et s’aiment dans un Paris nocturne et dangereux.
Avec cette histoire simple qui a pour cadre le milieu, rarement évoqué au cinéma, de la discrète mafia chinoise à Paris, « La Nuit venue » est une oeuvre originale qui excelle dans son genre, le polar urbain. Le réalisateur Frédéric Farrucci, dont c’est le premier film, rend un hommage certain aux grands maîtres du cinéma en faisant de son héros, un taiseux et solitaire héros, un Samouraï que Jean-Pierre Melville n’aurait pas renié. Le cinéaste a le sens de la mise en scène avec les belles séquences de routes qui ajoutent à l’atmosphère de la fuite annoncée du jeune homme. La partition électro de Rone ajoutent une touche languissante au film.
Dans son récit nocturne et désespéré – Jin étant contrôlé et sans cesse géolocalisé par les mafieux, Frédéric Farrucci y ajoute une jolie rencontre amoureuse entre Naomi et Jin, tous deux au bord de l’abîme et désireux de lumière et d’espoir. Camélia Jordana, face au débutant Guang Huo, confirme sa présence sensuelle et charismatique qu’on avait déjà relever dans l’étonnant « Curiosa » (2019). Outre une description étonnante de la mafia chinoise du quartier de Belleville, avec à sa tête le terrifiant Monsieur Xié (Shue Tien), le cinéaste explore le Paris cosmopolite des invisibles de notre société: les migrants dans leurs tentes installées au bord du périphérique, les vendeurs de fleurs pakistanais, les immigrés africains des bidonvilles…
Un beau film et un polar réussi.
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