Après une rupture amoureuse, Lydia (Hafsia Herzi), sage-femme dans une maternité, s’enfonce dans la solitude. Lorsque Salomé (Nina Meurisse) lui annonce sa maternité, la jeune femme se sent dépossédée de sa meilleure amie. La rencontre avec Milos (Alexis Manenti), un chauffeur de bus de nuit, fait basculer la jeune trentenaire dans l’irréparable.
Premier long-métrage de la réalisatrice Iris Kaltenbäck, Le Ravissement étonne par la maturité de sa mise en scène et l’exigeante direction des acteurs. Le spectateur est embarqué par la voix-off de Milos qui revient sur sa rencontre avec la mystérieuse jeune femme au manteau rouge, Lydia. Le puzzle se reconstitue progressivement jusqu’au moment où on apprend que Lydia a ravit la fille de Salomé.
La subtilité de la cinéaste, c’est de ne jamais donner de réponse au geste de Lydia, mais plutôt de s’interroger sur la solitude des femmes dans notre société individualiste. Femmes amies, femmes célibataires, femmes citadines, femmes prolétaires: ce sont les multiples portraits que brosse Iris Kaltenbäck au travers de son personnage principal.
Comme à l’accoutumé, l’actrice Hafsia Herzi irradie la pellicule avec ses longs cheveux de jais, ses yeux noirs mi-clos et sa gouaille adolescente. Quinze ans ont passé depuis La Graine et le Mulet (Abdellatif Kechiche, 2007), la comédienne ne cesse de surprendre dans des rôles de femmes libres et déterminées qu’elle joue (Les Secrets, Raja Amari, 2010 ) ou met en scène (Tu mérites un amour, 2019). Face à elle, on retrouve Nina Meurisse, éblouissante révélation de Camille (Boris Lojkine, 2019) dans le rôle de la meilleure amie et Alexis Manenti (Les Misérables, Ladj Ly, 2019) en père dépassé par les événements.
Ci-dessus: Le Ravissement, à l’affiche de l’UGC Rotonde à Paris.
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