A Marseille, Rosa (Ariane Ascaride) ne sait plus où donner de la tête: femme de gauche, son engagement politique s’essouffle face les divisions interne, son fils médecin Minas (Grégoire Leprince-Ringuet) souhaite partir en Arménie aider les réfugiés et son autre fils Sarkis (Robinson Stévenin) rencontre des difficultés avec sa femme Alice (Lola Naymark), engagée pour la mémoire des victimes des effondrements des immeubles de la rue d’Aubagne. Pendant ce temps, Rosa tombe sous le charme d’Henri (Jean-Pierre Darroussin), le père d’Alice.
Film-chorale où défilent « ses » acteurs, Robert Guédiguian mêle dans Et la fête continue ! une chronique marseillaise où planent le drame des victimes de la rue d’Aubagne (5 novembre 2018) et les exactions faites aux populations arméniennes du Haut-Karabagh, chassées sous le regard silencieux du monde. Sa troupe de comédiens, qui vieillissent depuis le début des années 1980 tout doucement devant la caméra de Robert Guédiguian, procure un plaisir certain pour les spectateurs qui les retrouvent.
Ariane Ascaride, filmée comme une héroïne des temps moderne, et Jean-Pierre Darroussin forment un couple fraîchement amoureux face à une panoplie d’acteurs d’une autre génération, intégrés plus récemment dans la « bande à Guédiguian »: Lola Naymark, Grégoire Leprince-Ringuet, Robinson Stévenin, Alice Da Luz et Pauline Caupenne.
Le cinéaste marseillais nous chante, parfois de manière un peu éparpillé mais avec une sincérité inégalée, la fin des illusions politiques et l’importance du lien social. Après La Villa (2017) et Gloria Mundi (2019), l’attachant cinéaste nous touche au cœur, notamment lors d’un superbe final hommage aux marseillais ensevelis sous les décombres. Une ode à la fraternité retrouvée.
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